Dans les précédents posts, on a parlé méthode, design. Ce faisant, on a abordé les facteurs humains, l’intelligence collective, l’intuition, l’expertise. Dans mon quotidien j’essaie d’amener la data et l’IA comme un complément des méthodes Design T, Lean startup et Agilité. Sur toutes les phases, pour connaitre son histoire, le contexte, les indicateurs pertinents et faire les bons choix.
Data, à toutes les phases
Toutes les phases projet ou produit sont concernées :
- émergence : pour comprendre, factualiser les expériences, les usages, évaluer factuellement les personas
- concrétisation : pour prioriser les fonctionnalités qui créent le plus de valeur, on aura besoin d’indicateurs, de prévisions, de projections que l’on aura pas toujours identifié en émergence. A ce stade, il ne faudra pas oublier de préparer les sondes, les capteurs et les outils qui permettront par la suite de monitorer les métriques d’usage et métier.
- déploiement : pour mesurer en continu et adapter (usages, valeur créée) , identifier les signaux faibles, investiguer les failles avec des échanges utilisateurs constants, …
L’expérience et l’intuition sont indispensables. Avec la data, c’est redoutable.
Data, marqueur de l’histoire
Lorsque l’on évalue l’importance d’un problème ou l’opportunité d’une solution, l’intuition joue à plein, chacun allant de son exemple, de son expérience . Ou de la fameuse histoire de tata Ginette. Lorsqu’aucune data n’est disponible, on se dit que les premières mesures lors du MVP, du prototype nous permettront d’y voir plus clair.
Mais avez vous pensé à des datas de partenaires, d’open data ? Avec le plan France Relance, de nombreux jeux de données ont été ouverts. Ils sont une ressource importante pour vos études d’impact.
J’ai rencontré plusieurs startups de mon secteur (vendéennes) qui priorisent à l’instinct, à l’intuition sans trop étudier les chiffres, les datas. Les premiers sprints risquent être déceptifs …
Les interviews de vos utilisateurs, le brief du sponsor, de vos investisseurs, doivent bien sur être pris en compte. En effet, l’expérience, le vécu, l’intuition sont primordiaux. Mais on doit très vite les confronter à des chiffres, des indicateurs, des datas qui permettent de factualiser les éléments subjectifs.
La data est une composante de l’intelligence collective en tant que marqueur de l’histoire.
Minard a représenté en data la campagne de Russie de 1812, mais 50 ans plus tard, …
Itinéraire, direction (en brun la conquête, en noir la retraite) , taille des unités, températures.
Napoléon aurait apprécié pour éviter une défaite !
Data, facteur de choix
Dans la mise en œuvre de solutions, on est souvent amené à faire des choix, à prioriser.
Là encore, on peut faire à l’intuition mais l’analyse des datas générées par votre solution est la clef qui va vous permettre de faire des choix sereinement. Et d’éviter les débats d’experts sans fin.
Il y a deux types d’informations à prendre en compte :
– vos datas métiers : combien de dossiers, de clients, de ventes, de produits, d’interventions, …
– les datas d’usage : combien de visites, quelle pages utilisées, combien de temps, à quel moment de la journée, de la semaine, …
En croisant ces informations, on arrive à mieux comprendre ce qui fonctionne, ou pas, ce qui a de la valeur pour vos utilisateurs, ou pas.
Cette compréhension, permet de se poser la question d’améliorer, d’éliminer les fonctionnalités peu ou pas utilisées, bref de choisir.
La comparaison de ces datas de manière historique (de semaine en semaine ou de mois en mois) permet de détecter tous les signaux faibles. Ainsi, on peut anticiper les changements de comportement des utilisateurs, les problèmes de pertinence ou de performance de la solution.
Mais attention, ces datas sont aussi une mine d’informations pour vos concurrents. Sécurisez les !