Lors du dernier post, on est parti du constat que le manque de méthode peut amener à l’échec du projet. Ici on va regarder quelques étapes importantes du design sprint et quelques tips.
Problèmes et solutions
Après un brief sur la stratégie générale, les valeurs, le sens, la vision, on part du problème de ses clients. Puis, on reformule. Identifier le problème, c’est 80% du job
On va éviter ainsi les fonctionnalité sans usage, trop complexe, pas utile ou qui ne rencontrera pas son marché.
« La fonctionnalité qui émet le moins d’impact sur la masse moléculaire d’oxygène Co2, c’est celle qu’on ne fait pas » .
JCVD, grand défenseur de la nature.
Le « vrai » problème des clients n’est pas à chercher dans la stratégie de votre entreprise mais dans la rencontre de client. On identifie des clients prompts à tester les nouveautés (earlyadopters comme on dit aux states), des proches, …. . Si on a les moyens, on peut avoir recours à des agences spécialisées. Cherchez « agence test utilisateur » sur votre moteur préféré (mais pas Google). N’en recrutez pas 50, 5 c’est déjà bien si les profils sont bien choisis.
On les interview sur la problématique ciblée, leurs vécus autour de cette problématique, les outils/méthodes qu’ils utilisent, … .L’interview doit être structurée, préparée en amont, menée à deux personnes (un qui échange, un qui note).
L’idéal est de compléter cette approche par une observation in situ des utilisateurs. Rien n’égale de comprendre les comportements de l’utilisateur dans son contexte. Vous pouvez utiliser des « empathy map » pour ces observations.
On pourra ensuite partager les propositions des concurrents, d’autres pratiques dans des domaines différents mais qui peuvent avoir un intérêt dans notre contexte (i.e. benchmarker), idéer, réfléchir aux solutions puis les prototyper et les tester avec ces mêmes utilisateurs.
Dans un format frugal d’abord (un dessin), puis une maquette que l’utilisateur pourra manipuler..
Valeur et partage
On pourra alors élaborer la liste priorisée des fonctionnalités à mettre dans notre prototype mais aussi es solutions qui ne nécessitent pas de technologie, mais des adaptations d’organisation, de formation, … .
Trop long, trop cher ? Bien sur, il est possible de faire plus court, moins cher, ces méthodes savent s’adapter à chaque contexte.
Gardez en tête que si on prend prend les bonnes orientations avec des informations de qualité, très tôt dans le cycle projet, le produit correspondra aux vraies attentes et il créera plus de valeur.
Outre la qualité du produit imaginé, cette démarche permet de partager entre différents experts, services, autour de problématiques clients réelles, partagées, dans un contexte de stratégie partagé, bref un vrai outil de partage (pour ceux qui n’avaient pas bien lu) et de cohésion pour toute l’organisation.
Se concentrer sur le bon problème, trouver des solutions ensemble : deux leviers pour permettre par exemple de travailler vos problèmes de pénurie d’approvisionnement et vos difficultés de recrutement (exemples pris au hasard).
A la fin ça parle de termites
Bref méthodes et interactions sont la clef pour réussir un projet. Ces concepts, liés à l’intelligence collective ne sont pas seulement des capacités humaines, on les retrouve dans de nombreuses espèces animales et végétales.
Les termites font ça très bien.
Leurs nids sont composés de gargouilles, de canaux, de chambres, de rampes hélicoïdales. Un projet complexe, à réaliser avec de nombreux participants. Ceci est réalisé sans plan, guidé par des interactions et deux règles que l’on peut exprimer de la manière suivante si on extrapole avec un plateau de type jeu de dames et des cubes de couleurs blanc et noir.
Posez les cubes sur le quadrillage en respectant deux règles : un cube noir se pose sur une case blanche et un cube blanc sur une case noire; deux cubes qui se touchent ne peuvent pas être de la même couleur.
Une méthode très simple et beaucoup d’échanges !
La je vous ai parlé d’humain, d’expérience (utilisateur, client), d’expertise, d’interactions, d’intuition, de méthode. La prochaine fois, on verra pourquoi et comment la data et l’IA permettent de compléter cette approche.