En pleine création de ma structure, la première question à se poser est le « why », le pourquoi, le « Nous croyons que … », qui va guider (au moins pour un temps) toutes les actions et décisions que je vais devoir prendre, … seul.
J’en profite pour remercier Florian Hervéou, auteur d’une brillante intervention « Le Petit bain » pour les créateurs d’entreprise à la CCI Vendée, qui me guide dans mon parcours, ici par un de ses conseils : « Pour travailler votre why, utilisez des lieux inspirants, loins du rush, au calme »
Pour moi cela a pris la forme de deux expos autour du numérique et de l’intelligence artificielle (IA), coeur de ma proposition de valeur.
L’humain doit être au coeur de nos métiers
Au MASC des Sables d’Olonne, l’exposition « Obsolescence déprogrammée » invite a prendre du recul sur la technologie et montre comment la peinture, dont on avait annoncé la fin proche, s’est emparée du numérique pour créer, mais aussi pour dénoncer ses usages abusifs.
Deux œuvres ont attiré mon attention et vont nourrir mon pourquoi :
– la transformation numérique est passée à côté de l’humain. Selfx Louise de Philippe Hurteau montre ainsi un sujet mis à mal par le numérique. Un selfie (par essence très narcissique), perdu dans le flux du réseau, sur lequel de nombreuses fenêtres viennent se superposer et ainsi en masquer l’identité.
– le numérique est devenu pour de nombreux régimes une arme de guerre. La série Matérialisme de Jean Benoit Lallemant , représente les usages de coupure d’internet à des fins politiques (ici en Lybie) et le volume d’informations censurées. Comment la maîtrise de la ressource internet modifie le cours de nos vies.
Deux travers dans lesquels l’IA est en train de tomber, sur lesquels nous devons agir maintenant.
L’IA est bien une intelligence, avec ses particularités, ses opportunités, ses risques propres.
Pour commencer, je vous propose d’oublier que Intelligence est une très mauvaise traduction du mot anglais Intelligence, qui signifie plutot « renseignements, informations ».
Au Muséum d’histoire naturelle de Nantes, l’expo « Intelligences {différentes par nature} » nous fait prendre conscience que nous avons une vision très humaine de l’intelligence.
Les bactéries, en mutant selon les agressions, les plantes, en s’approchant des sources de lumière ou en secrétant des molécules pour indiquer aux autres une attaque d’un nuisible, la tortue qui se dirige sur des milliers de kilomètres grâce aux métaux contenus dans son cerveau, le poulpe qui possède des tentacules capables de décision, … font aussi preuve d’intelligence, et pas seulement située dans leur cerveau.
Ainsi, l’Intelligence Artificielle, est une forme d’intelligence spécifique qui n’a rien d’inné (elle nécessite un entraînement), ne reproduit que ce qu’elle connaît déjà, mais est capable de traiter un nombre considérable d’indicateurs et de données pour prédire, classifier, ordonner, … Bref, rien d’humain. L’autre point est qu’il ne faut pas centraliser l’intelligence et la mettre au plus proche des actions, permettant ainsi plus de fiabilité, de souplesse et un moindre recours aux réseaux.
Et à la fin, on parle de cheval
En un sens, ces expos me permettent de conforter certaines valeurs autour de l’éthique, de l’humain, de l’environnement et une définition de l’intelligence « Traiter des informations pour trouver des solutions à des problèmes. ». Elle peut-être cérébrale, corporelle, sociale, affective, relationnelle, collective, …
Je termine par l’histoire de Hans, le cheval savant. Son propriétaire lui avait appris à compter, à additionner, à répondre à des questions, … , pendant des années, et était devenu une célébrité. Après une étude approfondie, il s’avéra qu’il avait développé une sensibilité extrême qui lui permettait d’interpréter le langage corporel de ses examinateurs et du public lorsqu’il s’approchait de la bonne réponse.
Alors intelligence ou pas ?