Quel pilote dans l’avion ? De l’innovation à l’arme de destruction…

Depuis le début du XXe siècle, la typologie des dirigeants a beaucoup changé. Déjà moi-même, depuis que j’ai commencé à travailler, j’ai vu passer des profils divers. Quand je parle de « dirigeant », je ne pense pas seulement à ceux qui « dirigent » dans les faits ou dans les statuts mais à ceux qui contrôlent aussi plus insidieusement nos organisations, voire la société elle-même. Dans un article paru récemment dans L’informateur judiciaire, Philippe Dessertine raconte cette évolution, qui a pour conséquence, durant ces dernières décennies, la baisse et la perte d’innovation dans l’entreprise. Pour résumer, voici les 5 types de dirigeants qui ont émergé entre la fin du XIXe siècle et aujourd’hui, du moins pire au pire selon moi :

  • Les ingénieurs, ceux qui sont dans l’innovation et le perfectionnement technologique ; ceux qui sont à l’origine des grandes « inventions » du XXe siècle (le T.G.V., le Concorde, le nucléaire) qui ne fonctionnent qu’avec une vision politique et des financements publics ; ceux qui ont mis en place une sorte de « lean à la française », modèle qui malheureusement oublie que nous sommes des humains et que nous travaillons pour d’autres humains…

  • Les commerciaux, ceux qui sont capables de tout vendre… mais sans inventer ; ceux qui ont permis une consommation galopante de produits identiques et à qui l’on doit l’apparition de l’obsolescence programmée, véritable fléau aujourd’hui…

  • Les professionnels du marketing, ceux qui inventent et créent le besoin, faisant croire aux consommateurs qu’ils ne peuvent plus vivre sans… tout et rien !

  • Les communicants, ceux qui font beaucoup de mousse avec peu de savon, des magiciens de l’image et des mots, qui ne créent rien mais font miroiter beaucoup.

  • Les financiers, ceux qui ne produisent pas, ne promettent rien, ne vendent ni n’achètent des biens ou des produits mais négocient des bouts d’entreprises et des actions avec comme seuls mots d’ordre la performance et la rentabilité.

Cette typologie est autant une succession qu’une cohabitation. Il en résulte, je crois, une société plutôt souffrante et une planète rendue inhospitalière en plusieurs endroits. Si aujourd’hui, l’heure n’est plus vraiment au sauvetage de la planète, qui, elle, renaîtra de ces cendres et de ces tsunamis, le moment est venu de trouver des solutions pour nous autres, les humains : que faire pour réussir à continuer à vivre là, dans ces nouvelles conditions ?

Le salut dans la donnée ?

Il y a peu, nos dirigeants, politiques cette fois, nous proposaient de « pisser dans la douche »… Eh bien, pissons certes mais dans un violon car si ces petits gestes du quotidien auraient pu changer quelque chose il y a plusieurs années, en 2024, au bord du précipice, il va nous falloir être plus radicaux et entreprenants car l’instabilité est partout et sur tous les fronts, environnementaux, sociétaux, géopolitiques.

Il s’agit d’innover sans doute mais essentiellement dans nos approches sociales et humaines. L’humanité doit changer de cap, de modèles socio-éco-politiques, de modes de vie. La technologie seule ne nous sauvera pas. Cependant, sciences et technologies digitales peuvent largement contribuer au changement, notamment les mathématiques comme Dessertine, encore lui, l’a savamment démontré dans Le grand basculement. Au cœur de la rupture technologique qu’il décrit, il y a la donnée.

Vous le savez, je préconise une gestion de la donnée et des technologies centrée sur les humains, afin de leur fournir des outils « utiles, utilisés et utilisables. » Cette règle des 3 U est un mantra :

  • Des données utiles qui répondent à un besoin, à une stratégie et à une réalité de terrain. Évitons ainsi du déchet numérique (70% des services développés ne sont jamais utilisés) !

  • Des données utilisables pour que chacun s’en saisissent facilement, malgré un handicap ou une difficulté. Posons-nous la question… si utiliser la donner est pire que son absence, aïe !

  • Des données utilisées… évidemment a-t-on envie de dire ! Pas utilisées, ce serait un échec, elles rejoindraient les déchets. Mesurons donc l’utilisation et l’usage, créons des indicateurs, soyons à l’écoute des utilisateurs.

Prenons ensemble le train de la révolution technologique vertueuse : nous sommes dans le même bateau qui tangue, « dirigeons-nous » les uns les autres vers un même cap : dans ma musette, j’ai quelques outils méthodologiques, le Design Sprint  , et le Design Systémique ,  qui seront nos meilleurs alliés dans cette mer déchaînée.

English

Revolution, Innovation is dead, long live data!

Which pilot in the plane? From innovation to weapon of destruction…

Since the beginning of the 20th century, the typology of managers has changed considerably. Ever since I started working, I’ve seen a wide range of profiles come and go. When I speak of « leaders », I’m not just thinking of those who « lead » in fact or in the articles of association, but also of those who more insidiously control our organizations, or even society itself. In a recent article in L’informateur judiciaire, Philippe Dessertine describes this evolution, which has resulted in the decline and loss of innovation in business over recent decades. To sum up, here are the 5 types of manager that have emerged between the end of the 19th century and today, from least to worst in my opinion:

  • Engineers, those who innovate and perfect technology; those behind the great « inventions » of the 20th century (the T.G.V., Concorde, nuclear power), which only work with political vision and public funding; those who have set up a kind of « French lean », a model which unfortunately forgets that we are human beings and that we work for other human beings…
  • Sales people, who can sell anything… but don’t invent anything; those who have enabled rampant consumption of identical products, and to whom we owe the emergence of programmed obsolescence, a veritable scourge today…
  • Marketing professionals, who invent and create needs, making consumers believe that they can no longer live without… everything and nothing!
  • The communicators, who make a lot of foam out of a little soap, magicians of image and words, who create nothing but make a lot of promises.
  • Financiers, who don’t produce, don’t promise, don’t sell or buy goods or products, but negotiate bits and pieces of companies and shares with performance and profitability as their sole watchwords.

This typology is as much a succession as a cohabitation. The result, I believe, is a rather suffering society and a planet made inhospitable in many places. While it’s no longer really a question of saving the planet, which will rise from the ashes and tsunamis, the time has come to find solutions for us humans: what can we do to continue living here in these new conditions?

Salvation in data?

A short while ago, our leaders, this time politicians, suggested that we « piss in the shower »… Well, piss indeed, but in a fiddle, because while these small everyday gestures might have made a difference several years ago, in 2024, on the brink of a precipice, we’re going to have to be more radical and enterprising, because instability is everywhere and on every front – environmental, societal, geopolitical.
We need to innovate, no doubt, but essentially in our social and human approaches. Humanity needs to change course, its socio-eco-political models and lifestyles. Technology alone will not save us. However, digital science and technology can make a major contribution to change, particularly mathematics, as Dessertine, once again, has skilfully demonstrated in Le grand basculement. At the heart of the technological breakthrough he describes is data.
As you know, I advocate a human-centric approach to data and technology management, in order to provide people with tools that are « useful, used and usable. » This 3 U rule is a mantra:

  • Useful data that responds to a need, a strategy and a reality on the ground. Let’s avoid digital waste (70% of services developed are never used)!
  • Usable data that everyone can use easily, despite a handicap or difficulty. Let’s ask ourselves… if using it is worse than not using it, ouch!
  • Used data… of course, one might say! If it’s not used, it’s a failure, and would be thrown away. So let’s measure use and usage, let’s create indicators, let’s listen to users.

Let’s get on board the train of the virtuous technological revolution together: we’re all in the same rocking boat, so let’s « steer » each other towards the same course: in my musette, I’ve got a few methodological tools, the Design Sprint  and Systemic Design, which will be our best allies in this stormy sea.

 

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