Les promesses de l’open data étaient nombreuses pour les entreprises et pour les collectivités : création d’emplois, réalisation d’économies, … Mais après quelques années de pratique, les bénéfices attendus ne sont pas au rendez-vous. Par contre, de nouveaux bénéfices, bien réels ceux-ci, ont été identifiés en pratique.
Le premier bénéfice constaté est l’appui que peut apporter l’open data à une stratégie de communication.
Par exemple, Gares et connexions a accompagné le déploiement de son service objets trouvés par l’ouverture des données des objets trouvés en gare. Cela donne régulièrement lieu à des articles dans la presse locale.
Trine Sondergaard – Interior #4
La création de valeur peut également être au rendez vous de premières expériences. Ainsi des startups se sont basé sur des données SNCF pour créer de nouveaux services pour nos voyageurs avec un cout nul pour SNCF.
L’ouverture par Transilien de son plan de transport a permis à une startup (SNIPS) de créer un service crowdsourcé nommé « Tranquilien » qui permet aux voyageurs de se positionner sur le quai afin d’avoir le plus de chances de trouver une place à bord de Transilien.
Autre exemple, l’application TGV Max Simulateur, qui utilise le plan de transport de TGV Max, permet rapidement à un voyageur de trouver un TGV éligible à l’offre TGVMax et permet surtout à des non TGVMaxers de rejoindre l’aventure !
Partant de ces bénéfices, simples, cette valeur peut-être décuplée si les données sont croisées avec des données externes ou crowdsourcées : météo, affluence, circulation, accidents, évènements culturels, sportifs, … bref, tout le contexte dans lequel les clients utilisent les services proposés.
Les bénéfices à l’intérieur de l’entreprise sont également importants : pour identifier et partager des données, l’organisation fait collaborer des services qui ont peu l’occasion de travailler ensemble : business unit, juridique, communication, SI, …
Véritable outil de désilotage, les travaux liés à l’open data vont permette de partager la connaissance des processus qui génèrent la donnée et leur sens.
Ce partage donne souvent lieu à l’identification de doublons, d’anomalies et permet donc la mise en qualité des données, des outils et des processus.
Mettre en place ces partages permet également de montrer une volonté d’ouverture et de transparence à nos clients et aux pouvoir publics. En effet, les nouvelles lois sur l’open data sont fréquentes. Publier fréquemment des jeux de données permet d’adapter progressivement l’entreprise aux nouvelles contraintes et d’apporter des éléments concrets au débat.
Enfin, la participation des équipes à l’animation du partage et à la réutilisation créé des moments de fierté qui sont autant de leviers managériaux.
Les bénéfices réels étant identifiés, comment avancer ?
Au sein d’un entreprise, certaines activités sont plus enclins à s’impliquer dans l’open data que d’autres, l’identification de jeux de données pertinents, peu risqués restant complexe à mettre en place pour les activités les plus exposées à la concurrence.
Une activité possède toujours un talon d’Achille open data. Souvent ce (ou ces) jeu(x) de données sensibles représentent un risque direct pour le business. Le principal risque encouru étant celui de la désintermédiation.
Alors que de nombreux efforts se focalisent sur ces jeux « risqués », de nombreuses opportunités moins risquées s’offrent à nous.
D’autres centres d’intérêt peuvent être ciblés. L’approche la plus probante est de partir d’éléments stratégiques et de les décliner en actions de transparence.
Pour une activité de transport cela veut dire communiquer sur les sujets de ponctualité, de service, de fréquentation, …
On peut débuter de manière légère par des jeux de données ludiques/sympathiques, qui peuvent être issus du SI ou non, pouvant servir d’appui à des campagnes de communication.
Mais quel que soit les jeux de données choisis, il faut avoir à l’esprit qu’exposer ses données sur un portail ne suffit pas. Cette exposition, dont on devra s’assurer en amont de la pertinence par rapport à la stratégie de l’activité et de l’absence de risque majeur, devra être accompagnée, animée.
Les socles techniques de recueil et d’exposition de la donnée sont faciles à mettre en œuvre, peu d’efforts sont à fournir de ce côté-là.
La culture data et open-data étant souvent peu déployée, un sponsoring à haut niveau est indispensable pour convaincre et encourager les collaborations, alimenter les acteurs open data en stratégie.
Enfin, il est nécessaire de souder les acteurs (open) data en un collectif pour animer-déployer (on peut se baser sur la communauté Data) et l’enrichir de compétences juridique, de communication.
En attendant cette structuration, pour acculturer et pour démontrer l’utilité de la démarche, il faut travailler de manière empirique, par petits pas, et opportuniste avec différents acteurs à l’ouverture de données.