Bonjour David, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle David et je suis informaticien de profession. J’ai eu mon premier ordinateur à l’âge de douze ans et depuis cette passion ne m’a jamais quittée. J’ai ensuite eu plusieurs métiers : développeur, lead tech, architecte des systèmes d’information puis, il y a quelques années, je me suis spécialisé dans le traitement et l’analyse des données.
Je vis en périphérie de Nantes, une région que j’affectionne particulièrement et je suis également trésorier et bénévole à Coworklisson : un coworking et tiers-lieu situé à Clisson.
Quelle formation as-tu suivi au Laptop ?
J’ai eu la chance d’assister à une formation sur mesure autour Design Sprint lorsque j’étais salarié chez la Sncf. À l’époque, je faisais partie d’une équipe qui avait pour but d’insuffler les méthodes de conception centrées utilisateur en interne. Nous avons repéré Le Laptop et demandé à Pauline de venir nous former. Durant une semaine, nous avons travaillé sur la conception d’une offre Sncf adaptée aux télétravailleurs qui vivent à la campagne mais travaillent en ville une partie de la semaine.
Ce fut une grande première pour moi et mes collègues. D’habitude, à la Sncf nous avions plus l’habitude de réfléchir aux offres en interne. Le problème c’est que les équipes Sncf n’utilisent pas forcément le train tous les jours, ont accès aux réservations par des plateformes dédiées au personnel avec des tarifs spéciaux donc forcément pour se mettre dans la peau des usagers ce n’est pas évident…
En quoi cette formation a changé ta manière de travailler ?
Déjà, j’ai décidé de me lancer en tant qu’auto-entrepreneur ! Cela fait un peu moins d’un an aujourd’hui. J’ai imaginé une offre autour du Design Sprint et de la data et désormais, j‘accompagne des entreprises dans la structuration, l’analyse et les nouveaux usages de leurs données.
Concrètement, j’aide les entreprises à mieux définir la gouvernance de leurs données. C’est -à -dire, qu’à travers un Design Sprint ou des ateliers on va réfléchir aux usages que l’on va faire des données dont ils disposent. Cela implique de définir collectivement les objectifs stratégiques, d’identifier le patrimoine existant par des cartographies et de mettre en place les bons outils, les bonnes pratiques et les bons indicateurs.
Qu’est ce qui change par rapport à un Design Sprint classique ?
Premièrement, cela dépend forcément du niveau de maturité du client. Lorsque le client n’est pas familiarisé avec l’UX Design, je passe beaucoup de temps à faire de l’acculturation notamment avec des jeux inspirés par la méthode Lego Serious Play.
Ensuite, j’ai dû adapter certains outils, la matrice MOSCOW est par exemple devenue la Data Advantage Matrix mais reste une matrice de choix. On ajoute également un atelier “Combien ?” lors des phases de Challenge.
Enfin, l’étape de prototypage est un peu particulière car les outils de datavisualisation permettent de s’approcher très fortement du résultat final souhaité. En revanche, comme je travaille souvent sur des solutions dont l’intérêt réside dans le back office, je suis obligé d’être très attentif au moment de la création des story board et d’encourager les participants à dessiner le back office.
Qui sont tes principaux clients aujourd’hui ?
Récemment, j’ai travaillé pour un fabricant de machines agricoles qui a mis au point un mécanisme permettant d’automatiser l’alimentation des bovins en mélangeant les aliments et en distribuant les bonnes quantités tout au long de la journée. Les agriculteurs n’ont que rarement le temps de le faire et les distributions manuelles entraînent un développement des maladies plus important.
Le directeur de cette entreprise a eu la bonne intuition de tracer toutes les données mais il n’avait pas le soutien de son Codir pour développer un nouveau business. Nous avons donc organisé plusieurs ateliers et learning expedition afin d’imaginer les futurs usages de ces données. Nous nous sommes rendus compte que les données récoltées permettaient de faire des analyses prédictives concernant les maladies et l’entreprise envisage désormais de proposer ses services aux vétérinaires !
Quels sont tes projets pour les années à venir ?
J’aimerais mieux m’implanter dans la région dans laquelle je vis. Aujourd’hui, j’ai des clients dans différents coins de la France (dont la Bretagne) mais pas dans la région vendéenne. Pourtant, je suis convaincu que mes méthodes peuvent permettre aux acteurs industriels locaux de développer leurs entreprises. J’ai entamé plusieurs discussions mais je pense que cela va prendre un peu de temps et nécessiter pas mal d’acculturation. À terme, j’aimerais les faire monter en compétences avec le design sur l’intelligence artificielle pour qu’ils puissent tirer tout le secteur géographique vers le haut.